Les Abbesses : (1) un pouvoir

carte II LA PAPESSE (sommaire) [#]
Recherches personnelles (sommaire) [#]

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Dans ce blog, je compte aussi tenir à jour la liste des anciennes abbayes de femmes dont je retrouve la trace : cf. Ile-de-France et France de l'Ouest [#], France du Nord-Est et Allemagne [#], France du Centre et du Sud [#].

Il me semble, en effet, qu'elles sont beaucoup plus nombreuses que nous ne l'imaginons, nous, hommes et femmes du XXIe siècle. Compte tenu du nombre de leurs abbesses successives, cela fournit une quantité non négligeable de modèles potentiels de "papesses" pour les maîtres-cartiers des tarots anciens.

Portrait de Madame de MONDONVILLE (?) avant 1680, tenant les Constitutions de son ordre
Fondatrice et supérieure des Filles de l'Enfance de Notre-Seigneur à Toulouse
(cliché appartenant à la Bibliothèque de Port-Royal)

 
Petit rappel :

L'Abbesse était la SUPERIEURE d'un monastère de femmes ayant titre d'"Abbaye".

Elle était donc la responsable d'une communauté de religieuses considérée comme ayant une forte capacité d'autonomie :
- pour pouvoir accueillir les vocations (bâtiments pour l'hébergement, accompagnement spirituel)
- pour assurer la vie économique (agriculture, vignoble, bois, étangs ...).

Les communautés moins florissantes, ou plus récentes, en tout cas jugées moins capables d'être totalement autonomes, sont appelées des "Prieurés".

L'Abbesse était
- soit élue par les moniales (puis confirmée par le Pape),
- soit nommée (par le Roi, ou par le Pape directement, selon de qui relevait l'Abbaye). 

L'Abbesse a droit de porter la crosse abbatiale [#], tout autant qu'un Abbé [#].

 


Pontifical à l'usage de Besançon (avant 1498)
Miniature : Evêque bénissant une abbesse
BM de Besançon, Ms 0115 folio 067v - (c) I.R.H.T. - CNRS
www.enluminures.culture.fr/ 

Abbesse, c'est la position de responsabilité la plus "élevée" qu'une femme pouvait obtenir dans l'Eglise catholique. Les religieuses de son établissement lui devaient une obéissance absolument totale. Certains ordres, comme celui de Fontevrault, mettaient sous les ordres d'une abbesse plusieurs monastères, de moines et de moniales.

Sainte Hildegarde bénissant ses moniales
manuscrit du Liber Scivias (1165 ?)

Son statut d'Abbesse pouvait lui accorder simultanément d'autres droits (non religieux) :

• des DROITS SEIGNEURIAUX (droits économiques et juridiques)
  Ainsi, en Bretagne, à SAINT-SULPICE-EN-FORET, l'abbesse du monastère féminin de l'abbaye bénédictine de Notre-Dame-du-Nid au-Merle (fondée avant 1117) avait droit de haute justice sur ses terres. A BLESLE (43), l'Abbesse était seigneur du village ...
  
  
• et même, parfois, des DROITS POLITIQUES
  En Alsace, l'Abbesse d'Andlau (Bas-Rhin), qui avait droit d'élection de l'Empereur à la Diète du Saint-Empire, et tenait cour. En 1288, elle était "Princesse d'Empire", avec droit électif. L'abbaye d'Andlau avait été fondée vers 880 par Sainte Richarde, épouse du roi Charles-le-Gros.

------> Portraits individuels [#]

L  I  E  N  S

Catholic Encyclopedy - article Abbess : www.newadvent.org/cathen/01007e.htm (en Anglais)
Ordination d'une abbesse en 1657 (récit) : ranumspanat.com/benediction_montmartre.htm

LIEUX CITES :
Abbaye N-D-du-Nid (résumé historique) :
209.85.229.132/search?q=cache:7T9OJ5ToXn8J:patrimoine.region-bretagne.fr/sdx/sribzh/main.xsp%3Fexecute%3Dshow_document%26id%3DMERIMEEIA35046900+st+sulpice+la+for%C3%AAt+35+abbaye&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a
Abbaye d'ANDLAU (Bas-Rhin) : 
www.chateauxforts-alsace.org/page_consultation.php?page=andlau
fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_d'Andlau
books.google.fr/books?id=-rQIAQAAIAAJ&pg=PA21&lpg=PA21&dq=Andlau+abbaye+abbesse&source=bl&ots=-g1X03yMZ0&sig=Qaqe7XU8dbbV9qFNbcMDMoCzmr8&hl=fr&ei=Ee-NStOAB-KhjAeOg_nfDQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1#v=onepage&q=Andlau%20abbaye%20abbesse&f=false

Point bibliographique passionnant :
Paulette L’HERMITE LECLERCQ, « Les femmes dans la vie religieuse au Moyen Âge. Un bref bilan bibliographique », Clio, numéro 8-1998, Georges Duby et l'histoire des femmes [En ligne], mis en ligne le 03 juin 2005. URL : http://clio.revues.org/index323.html. Consulté le 30 octobre 2011.