Contagion diabolique en 1627
carte XV LE DIABLE [#]
Père Gilles JEANGUENIN : Saint François de Sales. Son combat contre le démon
Editions de l'Emmanuel 2009
[extrait pp. 79-80] ///////////////////////////////////////////////////////////////
Les actes du procès de béatification de François de Sales rapportent le témoignage du Curé de Saint-Jean-d'Aulx (Chablais) concernant une mystérieuse "contagion diabolique" qui débuta en 1627, dans une famille qui habitait un petit hameau dit La Tournière :
Quand j'ai été nommé curé de St-Jean-d'Aulx, en 1627, il arriva, dans un village de la
même paroisse, composé de treize ou quatorze maisons, qu'en l'une d'elles un enfant
fût possédé ou obsédé par des esprits malins. Trois ou quatre jours après, le même
mal se propagea à l'un de ses frères, et quelques jours après à une de ses soeurs.
Les deux premiers étaient âgés de cinq à sept ans, et la seconde, d'environ onze ans.
Tous trois ne cessaient d'aboyer, nuit et jour, comme de petits chiens, avec des
grincements de dents, hochements de tête, et grand tremblement de tout leur corps.
Le père, désolé de voir ses enfants dans ce piteux état, eut recours à moi et me pria
de les exorciser.
Je refusai, disant que cela m'était expressément défendu par mon évêque. En même
temps, il me vint en mémoire que plusieurs malades avaient eu recours aux prières
et à l'intercession du binheureux [François de Sales], et en avaient reçu de grandes
grâces. Je l'invitai donc, lui et les membres de sa famille, à se préparer à faire une
bonne confession et à recevoir le sacrement de l'Eucharistie avec dévotion; puis de
conduire ses enfants au sépulcre du bienheureux prélat, et là, de faire dire des
messes, de se confesser et de communier, et de jeûner pendant neuf jours. Après
tout cela, et après qu'ils eurent vénéré les reliques du bienheureux, la délivrance des
enfants fut immédiate, et ceux-ci ne gardèrent plus aucune séquelle de leur mal.
Mais, pendant que ces derniers faisaient leur pélerinage à Annecy, le même mal
gagna cinq autres maisons du même village : un jour ce mal mystérieux touchait
un enfant, le lendemain un autre, et ainsi de suite, jusqu'au nombre de six. Les
pères et les mères, très effrayés, firent appel à moi comme les autres. Sachant que
ceux qui avaient fait le pélerinage d'Annecy s'en étaient retournés tout consolés et
entièrement délivrés et guéris, je leur ai donné le même conseil qu'aux précédents.
Sans perdre de temps, tous firent leur pélerinage à Annecy, et, par les prières et
l'intercession du bienheureux prélat, ils furent tous délivrés et ne conservèrent aucun
mauvais souvenir de ce qui s'était passé.
(Déposition de François Cullet, curé de Saint-Jean-d'Aulx, cité dans COLLECTIF,
Saint François de Sales, Miracles et guérisons, Lyon 1997, p. 60-61)
La possession diabolique (ou le maléfice) qui se répand comme une traînée de poudre, ou comme le virus de la grippe durant les vacances de Noël, n'est que pure fantaisie. Ne convient-il pas, plutôt, de parler ici de folie collective, qu'alimentent la superstition et la peur du diable ?
[fin de citation]////////////////////////////////////////////////////////////////////
Autres extraits du même ouvrage :
[#] Ce malheureux privé d'amour
[#] Démons et possédés en Savoie autour de 1600
L I E N S
Saint François de SALES (1567-1622), évêque de Genève :
http://moulins.visitation.free.fr/sales.htm et
http://francoisdesales.org/Saint-Francois-de-Sales.html
Encyclopédie Catholique (en Anglais) :
article "diable" http://www.newadvent.org/cathen/04764a.htm