[LIVRE][BIBLE] Rouleaux et cahiers du IVe s.

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Carte II LA PAPESSE (sommaire) [#]

DANIEL-ROPS : Histoire de l'Eglise (tome II : les Apôtres et les Martyrs)
réalisé sous la dir. de J. Dumont, 1962-1965 Librairie Arthème Fayard et Editions Bernard Grasset
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extrait précédent cité dans le blog -----> [#]  

p. 236

Le Nouveau Testament était donc arrêté [au concile de Carthage, en 397]. Et, devenu livre, son succès ne cessa de croître. Quiconque voudra désormais étudier le christianisme devra s'y référer. Les Pères de l'Eglise, les docteurs citeront les "vingt-sept" exactement comme les rabbis d'Israël avaient coutume de citer la bible de l'Ancien Testament [la Tora].
-----> sur la Bible hébraîque, cf. [#] 

On trouvera les rouleaux [*] de papyrus ou les livres brochés contenant les textes dans les bagages des missionnaires du Christ, parmi les objets usuels des églises ou des foyers chrétiens. Pour les croyants de ces temps héroïques, là fut le trésor vivant, la source inépuisable, la somme des connaissances nécessaires.

"Le premier article de notre foi, disait Tertullien, est qu'il n'y a rien que nous devions croire au-delà." 

[*] Note de l'Auteur :
Nous laissons ici de côté la question de la transmission matérielle des textes de l'Ecriture. Les premières copies durent être sur des rouleaux de papyrus, puis, dans bien des endroits, sur des feuilles de papyrus brochées en cahiers. nous ne possédons évidemment aucun de ces documents fragiles; cependant, en Egypte, dans un tombeau, un minuscule fragment a été retrouvé en 1935, qu'on date de 130 environ et qui contient un petit passage du XVIIIe chapitre de st Jean : on le voit aujourd'hui à la bibliothèque Rylands de Manchester. Plus tard, l'habitude se prit de copier sur parchemin, la "feuille de Pergame", c'est-à-dire la peau de mouton travaillée : c'est ainsi que furent établis les grands Codes (codex-Codices) qu'on admire encore et dont les plus anciens datent du IVe siècle : codex Vaticanus, codex Sinaïticus : on en comptera quatre mille plus ou moins complets jusqu'à l'imprimerie.

Il va de soi que transmis à la main, avec tous les risques de fautes involontaires, ou intentionnelles, le texte pourra subir maints outrages. Origène, au IIIe siècle, écrit : "Aujourd'hui, la chose est évidente, il y a beaucoup de diversité dans les manuscrits, soit par la négligence de certains copistes, soit par l'audace perverse de certains à corriger le texte."

C'est le rôle de la critique textuelle de discriminer la vérité parmi une foule d'erreurs  de détail : c'est à partir du IVe siècle  et spécialement de saint Jérôme qu'un effort critique sera poursuivi,  mais ce n'est guère avant le XVIe siècle que cet effort sera systématiquement mené à son terme. 

Ce qu'il importe de noter, c'est que les documents auxquels nous pouvons nous reporter, les premiers Codes, datant du IVe siècle, il n'y a pas plus de trois cent ans entre la rédaction de l'Ecriture néo-testamentaire et les copies connues.  On appréciera la valeur du fait en songeant que pour les oeuvres d'Eschyle, de Sophocle, d'Aristophane, de Thucydide, cet écart est de mille quatre cents ans, et de mille six cents ans pour Euripide.

Sur tous ces problèmes, voir les livres du P. Lagrange (Histoire ancienne du Canon du Nouveau Testament, Paris, 1923) et de L. Vaganay (Introduction à la critique textuelle néo-testamentaire, Paris 1934), et l'introduction à Jésus en son temps.

[fin de citation] //////////////////////////////////////////////////////////////////
Textes extraits du même ouvrage : 
Histoire des livres apocryphes [#] - Le canon de Muratori [#]

L  I  E  N  S